Dans notre grand et beau pays dominé médiatiquement par la sionosphère, un Arabe a toutes les chances de se voir clouer au pilori. Il y a deux sortes d’Arabes : le bon Arabe et le mauvais Arabe. Le bon Arabe est le Yassine Belattar d’hier qui fustigeait le FN (il le fustige toujours) et le mauvais est le Yassine d’aujourd’hui qui critique l’islamophobie de Charlie Hebdo.
Citation originale de @BelattarYassine"Je ne choisis pas mes deuils. Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice, je suis français. Je suis toujours en deuil quand il y a un malheur sur le territoire français"https://t.co/Cq90HNX8ja Voici ce que @MarianneleMag en a retenu... pic.twitter.com/4Aq46vG1tF
— Martin Boudot (@MartinBoudot) 14 décembre 2017
C’était pareil avec Dieudonné : l’homme qui luttait contre le FN à Dreux avait tous les soutiens de la gauchosphère, mais l’humoriste sans frontières idéologiques a toutes les insultes de la sionosphère. Ce renversement de tendance fait comprendre aux autres humoristes, puisqu’on parle d’humoristes, qu’il faut rester dans les clous. Sinon c’est la crucifixion, qu’on soit musulman ou pas.
J ai honte pour le journalisme de @MarianneleMag ..
Je suis plus français que toute votre redac...
Me faire mentir pour attiser la haine...
Amis journalistes, jugez sur pièce...#Mytho https://t.co/5os6dSmaWJ— Yassine Belattar (@BelattarYassine) 14 décembre 2017
À l’instar de Plenel qui s’est retrouvé dans une polémique furieuse – toujours sur un prétendu antisémitisme – entre Mediapart et Charlie, Belattar se retrouve entre Marianne et Libé. Marianne l’attaque, Libé le défend. Marianne le traite d’islamomachin, Libé exhibe les médailles de bien-pensance du comique. Marianne l’accuse de « déni d’islamisme », Libé rappelle que Belattar adore « se moquer des musulmans mais pas de l’islam ».
En fait si on évoque cette 117 491e polémique islamo-sioniste, c’est pour souligner que deux canards déficitaires, c’est-à-dire virtuellement morts, se déchirent autour d’un mec qui devrait avoir le droit de dire ce qu’il veut, ce qui n’est objectivement plus le cas en France. Marianne, sauvé par une coproduction entre la Banque et l’État, ne survit plus que sous perfusion ultrasioniste. Libé, sauvé par une coproduction Banque-État, défend une idéologie qui a été débordée sur sa gauche (Mélenchon) comme sur sa droite (Macron) et qui est en voie d’anéantissement, à l’image du PS.
On reste dans la presse qui s’enfonce et qui en plus s’entretue (moins y a de foin, plus les chevaux se mordent) avec la grande nouvelle du jour, la renaissance du Magazine littéraire dans les mains du « fils de » Enthoven, qui dispose déjà de deux chroniques en télé et radio publiques. Deux postes dûs à son unique talent, bien entendu. On entend d’ici les jaloux « ouais allez au bout de vot’ raisonnement, dites que c’est un "fils de" qui profite du réseau sioniste, dites-le ! »
Eh bien non, ne comptez pas sur nous pour dire qu’un « "fils de" sioniste » peut vivre sur le dos de la bête (non immonde) sans passer par la sélection naturelle dite de la « vache enragée ». C’est pas écrit « Goebbels » sur not’ front.
- Pat & Raph à la soirée d’inauguration du nouveau char Merkava 2 (humour !)
Cependant, on n’est plus les seuls à pointer d’un doigt tremblant les passe-droits du métier : désormais, des éjectés du Système se mettent à faire le boulot, ce qui nous repose, du coup on passe à autre chose. Concrètement, c’est la blondissime Aude Lancelin – madame Lordon à la ville – qui a envoyé la première torpille, ce qui n’a pas eu l’heur de plaire au « fils de » :
Faire vivre « la gauche hors les murs » donc, avec Najat Vallaud-Belkacem, Edgar Morin et Leïla Slimani dans le premier numéro, du brutal donc, le tout sous la houlette de Claude Perdriel, avec l'arrivée imminente au capital de Xavier Niel et Bruno Ledoux. https://t.co/zCOKtFZltB
— Aude Lancelin (@alancelin) 17 décembre 2017
#fatigue des gens qui vous écrasent de leur supériorité morale parce qu'ils sont contre le Mal et qu'on les a, un jour, virés de quelque part, et qui balancent des noms, comme autant d'étiquettes, en guise d'arguments... Gageons que, quand on vole bas, on ne va pas loin. https://t.co/BP13wkcu3O
— Raphaël Enthoven (@Enthoven_R) 17 décembre 2017
Laissons-lui sa chance, Aude, merde, ce n’est qu’un enfant ! On jugera au résultat. Pour l’instant, tous nos vœux de bonheur accompagnent ce passage du Magazine littéraire sous contrôle du, de, des, enfin, de de de l’enthovenisme, ouf. On a frisé les assises.
On va vous dire la vérité, toutes ces polémiques qui touchent des gens qui ne souffrent pas, qui mangent à leur faim, qui vont dans les bons ou les meilleurs restaurants, qui touchent du fric privé ou public en allant dans le sens du Système avec quelques bémols histoire de pas passer pour les derniers des larbins comme Manuel Valls, les petits malheurs de ces gens ne nous touchent pas.
On s’en branle, pour parler cru. Ils ont le cul bien au chaud, ce qui n’est pas le cas d’une bonne dizaine de millions de Français. Et parmi les 10 millions de pauvres, dont un bon million d’enfants qui n’auront pas ou peu de cadeaux à Noël, il y a les SDF. Le SDF français est en dessous du migrant dans l’échelle de l’Évolution libérale.
Misérabilisme démagogique ou information salutaire, le journal La Croix a publié la liste des « morts de la rue » pour l’année 2017.
La Croix publie les noms des 501 SDF mort dans la rue en France en 2016. Moi je dis que tant qu’il y aura des citoyens Français parmi ces morts, nous n’avons moralement pas le droit de consacrer le moindre euro de notre argent public national à des étrangers... pic.twitter.com/45O547TEMd
— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) 17 décembre 2017
Publier cette liste ne change pas grand-chose, c’est un coup de presse et ça ne remplace pas le boulot des courageux bénévoles qui viennent les soutenir, les aider, les nourrir, les héberger – et on leur tire notre kippa – mais ça fait partie du logiciel chrétien, un programme créé il y a un peu plus de 2 000 ans par un informaticien de génie. Le pompeur Bill Gates peut aller se rhabiller.
On craint une chose désormais : que le CRIF oblige les quotidiens français à publier la liste des 76 000 noms du Mémorial de la Shoah. À raison de 100 noms par page, il en faudrait 760 pour boucler la liste. Ce n’est pas très raisonnable, on le voit. Abattre une forêt pour un numéro spécial bourré de pub qui ne se vendra probablement pas...
On a l’air de déconner comme ça, mais on le rappelle, dans la France de 2017 mourant tout est possible. Morandini était un précurseur, avec le titre de son émission. D’ailleurs on n’a plus de nouvelles de Jean-Marc, qui effectue une traversée du désert à cause de son inclination pour les adolescents. Un truc pourrait sauver sa réputation : héberger des ados, qui sont en nombre grandissant à la rue. Cela ferait d’une pierre deux coups.
Chez E&R, on a des solutions pour tout et pour tous, surtout les pécheurs.